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Un peu de Zénitude...

A l'époque de la rentrée, on court dans tous les sens, absorbé par les petits tracas de la vie quotidienne, du bien être et des plannings scolaires des enfants , sans compter le retour sur les lieux de travail, après la paranthèse des vacances, où l'on s'est rapproché de la nature, et souvent de la Beauté en elle-même.. et voilà que reviennent les soucis, le stress et pour certains, les angoisses. Mais en vérité, faut il vraiment s'inquiéter de quoi que ce soit ? Voici, pour vous suggérer les choses, quelques petites histoires zen, glanées ici ou là, et je souhaite que vous en tiriez un bon parti :

Un samouraï se présenta devant le Maître zen Hakuin et lui demanda :

"Y a-t-il réellement un paradis et un enfer ?"

-"Qui es-tu ?" demanda le Maître.

-"Je suis le samouraï..."

-"Toi, un guerrier ! s'exclama Hakuin. Mais regarde toi. Quel seigneur voudrait t'avoir à son service ? Tu as l'air d'un mendiant."La colère s'empara du samouraï. Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit :

"Ah bon, tu as même un sabre ?! Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête."

Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt à frapper le Maître. A ce moment celui-ci dit :

-"Ici s'ouvre les portes de l'enfer."

Surpris par la tranquille assurance du moine, le samouraï rengaina son sabre et s'inclina.

-"Ici s'ouvre les portes du paradis", lui dit alors le Maître.

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Un dignitaire de l'empereur vint rendre visite à un temple.

Pour l'accueillir, une grande cérémonie est organisé de même qu'un repas particulièrement fin. Tous les plats se succèdent, plus délicieux les uns que les autres. Une soupe de serpent est servie au dignitaire et à la surprise de tous, celui-ci trouve la tête du serpent dans son bol.

L'indignation est générale et le cuisinier est immédiatement envoyé cherché pour être vivement puni. Celui-ci arrive, on lui montre la tête du serpent. Il l'attrape, l'avale set s'en retourne.

Quand on fait une erreur, il n'y a rien d'autre à faire qu'à l'avaler.

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« Je suis la pierre au milieu du jardin »

Pense le moine.

Rien ne bouge.

Le monde est vivant tout autour.

Le moine regarde la pierre,

Et le sable autour,

Et le mur autour.

Cela fait des années qu'il attend cet instant.

Il n'a plus rien dedans.

Il regarde la pierre,

Et devient la pierre.

Bien installé dans son non-moi,

Il n'est plus qu'une abstraction.

Il sourit heureux d'être arrivé à cet état de perfection.

Il a finalement réussi à maîtriser l'animal.

A rejeter le bien et le mal.

« Je suis la pierre »

répète le moine, en souriant.

L'air et léger,

Le printemps doit être là,

Mais il ne s'en soucie pas.

Quand tout à coup,

Descendant du ciel

Une fragile petite merveille.

Un minuscule papillon blanc

Volette de-ci, de-là.

« Je suis la pierre »

répète le moine.

Le papillon innocent

Frôle le moine,

Mais il ne s'en soucie pas.

Il cherche sans doute une fleur.

Volette encore quelques instants.

Hésite entre pierre et sable.

Puis se pose sur la pierre.

« Je suis la pierre »

dis le moine

et il sent le papillon sur lui

« Pourquoi est-il là ? Pense le moine.

Et le moine regarde fixement le papillon.

Et le papillon est là.

« Pourquoi est-elle là ? » Pense le moine.

Et le papillon transforme ses jolies ailes en un délicat kimono de soie

Qui glisse doucement sur le sable du jardin.

« Je suis la p... »

n'arrive plus à penser le moine,

en regardant désespérément cette charmante jeune fille nue,

qui se tient, debout, dans le soleil

sur la pierre du jardin.

Plus rien n'arrive au cerveau du moine

Lorsqu'il entend la jeune fille lui dire :

« Mon tendre amour, tu ne te souviens pas de moi ? »

Ce matin là, l'on vit sortir du monastère Zen

Un moine qui arrachait ses vêtements en hurlant :

« Je ne suis pas la Pierre ! Je ne suis pas la Pierre »

Nul ne sait ce qu'il advint du papillon.

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Il y a de cela des ères et des ères, au sud de l'Himalaya, dans un pays appelé aujourd'hui le Népal, vivait un jeune et fidèle disciple du Bouddha, que l'on nommait Sariputara.

Un beau matin de printemps, le disciple, simplement vêtu de sa robe de moine, les sandales aux pieds, se rendait au bord de la rivière. Je serai plus à mon aise dans la nature pour méditer et faire zazen, se disait-il.

Je n'ai guère envie, par cette belle journée, de rester enfermé dans la triste salle du couvent.

Le jeune homme s'installe parmi les fleurs, sous le saules au doux ombrage. Les jambes repliées en lotus, le torse droit, les yeux à demi fermés, les mains au périnée (la droite sur la gauche, selon la traditon indienne), la respiration égale, il commence sa méditation. Mais bientôt le bavardage des oiseaux, les poissons dans l'eau claire, qu'il aperçoit furtivement sous ses paupières baissées, le distraient.

C'est intolérable, se dit-il. Je ne puis méditer dans ces conditions. Alors il décide de supprimer radicalement les causes de sa dissipation.

Je suis assis en zazen parfait, et ces stupides animaux viennent me déranger !

Mû par une juste colère, il se lève, tue les oiseaux et les poissons, et, afin d'en être définitivement débarrassé, il en fait son repas. Il reprend la posture. Mais à peine a-t-il fermé les yeux, concentré sa pensée, qu'il sent son estomac gargouiller, tripes et boyaux se révulser.

Il a trop mangé, il ne peut toujours pas méditer.

Ce ne sont ni les oiseaux ni les poissons qui nous troublent, dit le sage zen, mais la façon dont nous les accueillons.

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Un général, chevauchant avec ses soldats, rencontra sur son chemin un moine zen assis en zazen. Du haut de son cheval, le général l'interpella :

– Eh toi, là ! Le moine ! Ôte-toi de mon chemin !

Le moine ne bougea pas et se tut.

– Tu es sourd ? Tu n'as pas entendu ? Je t'ai dit de t'écarter de mon chemin !

Mais le moine resta immobile et silencieux.

Perché sur son cheval, le général le menaça :

– Je crois que tu n'as pas bien compris qui tu as devant toi. Face à toi, il y a un homme capable de te tuer à tout moment, sans même un battement de cil.

Le moine leva alors son regard et répondit :

– Je crois que toi, tu n'as pas bien compris qui tu as devant toi. Face à toi est assis un homme capable de mourir à tout moment, sans même un battement de cil.

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On demanda un jour à un homme qui savait méditer comment il faisait pour être si recueilli en dépit de toutes ses occupations.

Il répondit :

"Quand je me lève, je me lève.

Quand je marche, je marche.

Quand je suis assis, je suis assis.

Quand je mange, je mange.

Quand je parle, je parle."

Les gens l'interrompirent en lui disant: Nous faisons de même, mais que fais-tu de plus ?"

"Quand je me lève, je me lève.

Quand je marche, je marche.

Quand je suis assis, je suis assis.

Quand je mange, je mange.

Quand je parle, je parle."

Les gens lui dirent encore une fois : "C'est ce que nous faisons aussi."

"Non" leur répondit-il.

"Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà.

Quand vous vous levez, vous courez déjà.

Quand vous courez, vous êtes déjà au but..."

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Je vous souhaite une bonne rentrée...

Le 4 Septembre 2008.

Michel d'Aoste