Bonjour et bienvenue à toutes et tous.

Nous sommes ici dans le module140, où je viens parler un peu de compléments et de précisions sur les interprétations pour le domaine médical

Dans les documents initiaux de l'AU, j'ai assez peu d'éléments concernant le médical, sans doute parce que cette branche était traitée à l'époque ancienne par d'autres disciplines ou praticiens.

Néanmoins, en se rapportant à des données dites "ésotériques" globales communes, ainsi qu'au associations d'idées issues du symbolisme, on peut esquisser un tableau général relatif au domaine organique, sachant que les informations du continuum de Conscience couvrent tous les aspects concernant la manifestation matérielle.

Comme on le sait déjà, certaines données concernant les " mondes " peuvent être assez facilement déduit par leur principe principal à la fois pour l'organe mais aussi pour la fonction, mais de fait, il y aura certainement des différences par rapport à l'astrologie traditionnelle.

Là où cela se complique, c'est plutôt dans la représentation globale du corps humain dans la carte du ciel, où beaucoup de techniques ou disciplines divergent.

En voici un peu l'historique principal qui peut nous guider dans la confirmation de sa position dans la carte :

L'Homme, le Cercle et le Carré

Référez vous aux graphes exposés ici .

A l'origine des quelques réflexions contenues dans la présentation de ces lignes, il y a les nombreuses évocations du «logo Manpower», à savoir l'homme dit «de Vitruve», dessiné par le grand Leonardo da Vinci. (Fig 1)

Sans vouloir ici retracer toute la vie de Vitruve (lat. Vitruvius), il nous semble toutefois important de souligner qu'il fut non seulement architecte mais également l'auteur d'un traité technique, De Architectura, seul traité, qui nous soit parvenu de l'Antiquité et influença jusqu'aux architectes de la Renaissance.

Parmi ceux qui, de près ou de loin, s'inspirèrent de Vitruve, se trouve Léonard de Vinci qui, sur la base de la description de Vitruve, effectua le croquis qui servira de fil rouge à ces quelques lignes et que nous reproduisons donc ci-après (fig 2).

Alors que nous avons souvent vu ce dessin, sans jamais l'avoir vraiment regardé, il faut avouer que la première chose qui frappe est sa composition ternaire: l'homme, central, certes, mais également le carré et le cercle. Ce qui fait instantanément penser à la «Grande Triade» étudiée par René Guénon: la Terre (le carré), le Ciel (le cercle) et l'homme.

Il est intéressant de remarquer du reste que les pieds de l'homme debout (pas des angles possibles, reposant sur le cercle), sont situés sur la tangente cercle-carré: comme pour signifier que l'homme repose aussi bien sur la Matière que sur l'Esprit.

Lorsqu'on dit «repose», il faudrait peut- être dire «tire son énergie», car la situation de l'homme, en tous les cas celle de l'homme en quête d'une vérité transcendante, n'est pas en position de repos, une position passive, mais dans bien celle d'un cheminement intérieur, d'une quête. La position écartée des pieds de la figure, nous y reviendrons, incite à penser que cette dernière nest pas purement statique mais bel et bien dynamique. (Le FC des bases de vie "en route")

Si l'on se donne la peine d'observer cette figure, on s'aperçoit que l'homme, contenu tout entier dans le carré, n'occupe pas tout l'espace circonscrit par le cercle: pour l'homme, conditionné par la Matière, la totalité du domaine de l'Esprit reste pour lui un «possible», une potentialité, mais cette dernière n'est pas, une conséquence directe de sa condition.

De plus, cette possibilité requiert un effort, une ascèse, au sens étymologique, à savoir «exercice».

Ceci peut être vu, d'ailleurs, dans cette image, avec un peu d'imagination: s'il lui est possible, à cet homme, d'atteindre le sommet du cercle, il lui faudra toutefois faire l'effort de lever les bras pour l'atteindre, voire pour prendre le sommet du carré comme une barre fixe pour se hisser et atteindre le sommet du cercle.

Qui dit «lever» fait penser à «levier», à un point d'appui, donc, à un mouvement, s'articulant autour d'un cercle; or cette dernière notion ne peut pas ne pas faire intervenir la concept même de «centre». Le Centre est «avant tout, l'origine, le point de départ de toute choses; c'est le point principal, sans forme et sans dimension, donc invisible et, par suite, la seule image qui puisse être donnée à l'Union primordiale».

La position de l'homme est entièrement dans le carré alors qu'elle n'occupe pas l'entier du cercle, comme l'on voit sur la figure. L'homme s'inscrit tout entier dans le carré, alors que subsiste au-dessus de lui un arc de cercle, dont le côté supérieur du carré dans lequel la figure humaine s'inscrit, représente la «corde».

Ce fait est d'autant plus intéressant à souligner que, de par sa forme, cet arc de cercle évoque la «voûte céleste» – tout comme le plafond d'une cathédrale d'ailleurs – renforçant encore cette idée de «ciel» comme l'un des éléments de la Triade précédemment évoquée.

L'homme est ainsi, symboliquement, au centre des figures du cercle et du carré, face à nous, même s'il s'agit ici en premier lieu d'un centre symbolique, et non géométrique stricto sensu.

L'homme de cette figure occupe dès lors une position «intérieure»; ce qui représente un paradoxe, puisqu'il peut sembler «enfermé» par les figures géométriques du cercle et du carré, il n'en est pas moins seul capable d'en exprimer la dynamique et les potentialités.

On notera que l'homme tel que dessiné ici s'inscrit aussi dans l'Étoile flamboyante, symbole maçonnique illustrée sur ce dessin.

Si l'on reprend ce dessin et que l'on regarde d'un peu plus près, on constatera que, visiblement, presque «intuitivement», nous nous apercevons que le nombril de l'homme est, aussi, le centre du cercle., soit l'axe de l'as/ds

Ceci pourrait n'être qu'un détail, pourtant, ce fait est de la plus haute importance du point de vue symbolique.

Si l'on songe que le nombril peut aussi être considéré comme ce qui relie l'homme à la matrice, déjà au sens physiologique, il peut prendre aussi l'image du point d'ancrage d'une «chaîne d'union» qui, remontant au «Premier homme», comme nous le disent de nombreux mythes et des textes saints, émane bien du Principe, de ce centre immobile mais qui, pourtant, meut tout le reste.

Cette image est ainsi une représentation, parmi d'autres, de «l'homme universel» évoqué par René Guénon; ajoutons qu'il ne faudrait pas considérer la circonférence du cercle comme une «limitation de la Possibilité Universelle»,(Possibilité Universelle = l'infini, l'etre, le non-etre) mais au contraire, à notre sens, comme une représentation symbolique de celle-ci, un «artifice» permettant à notre conscience limitée de saisir l'indéfini.

Comme on le voit, ce nombril, en tant que centre, est, aussi, une représentation, de l'intériorité (le centre est, par définition, à l'intérieur du cercle).

L'homme est bien, si nous regardons cette figure, à l'intérieur du carré et à l'intérieur du cercle face à nous.

Le fait que le carré ne soit pas, lui, à l'intérieur de ce cercle, montre à l'évidence que notre plan de manifestation ne saurait, à lui seul, épuiser la Possibilité Universelle mais qu'il n'est que pure contingence, il n'est qu'une réalité parmi une multitude de possibles.

En revanche, la position centrale de cet homme incite à penser qu'il est comme un pont, un «moyen terme», une voie pouvant permettre une «union des complémentaires», pour reprendre l'expression de Guénon.

Nous ne pouvons résister à la tentation de faire remarquer que le carré, avec ses 4 angles droits est «équivalent du point de vue numérique» au cercle: car 4 fois 90° donnent bel et bien 360° !

Il y a là, manifestement, une sorte de clin d'oeil, qui montre qu'en dépit de la différence essentielle entre la contingence d'un plan de manifestation et la Possibilité Universelle, la distinction est, pour l'homme, peu artificielle: le corps est, lui aussi, le «Temple du Seigneur», comme le dit l'injonction biblique.

Le cercle, domaine de l'Esprit, est un peu, mutatis mutandis, à l'homme de bonne volonté, ce que fut la Terre Promise à Moïse: il est visible, mais encore inaccessible; on le pressent plus qu'on ne le touche; ou, en d'autres termes, si le carré est,disons, «immédiatement présent», le cercle est encore «en puissance».

Cette figure de «l'homme de Vitruve» a d'ailleurs fait l'objet de commentaires par des symbolistes du Moyen-Âge, notamment Hildegarde de Bingen et Guillaume de St- Thierry, qui nous font remarquer que l'homme ainsi dessiné s'inscrit dans deux séries de 5 carrés égaux, l'une verticale et l'autre horizontale: outre la figure de la croix, nous pouvons former avec ces deux séries de 5 un carré parfait (5 x 5 = 25), qui fait également penser au triangle pythago­ricien de côtés 3, 4, 5 (32 + 42 = 52).

Nous trouvons là aussi une intéressante problématique: alors que, d'un point de vue profane, il serait tentant de chercher l'accès à l'extérieur. Le point de vue initiatique, lui, préférera bien sûr le cheminement intérieur: ce n'est pas vers l'extérieur du cercle que l'on se rapproche du Principe, car il n'est que trop évident que l'on ne saurait épuiser la Possibilité à partir de la contingence, mais bel et bien, en cheminant, péniblement, certes, vers l'intérieur du cercle, vers le Centre.

Si son Vitruve se case dans une étoile à cinq branche, il le fait également dans le sceau de Salomon.

L´intersection des deux angles inversés l´un par rapport à l´autre rapporte à la Table d´Emeraude, c´est à dire ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas.

Le triangle pointant vers le haut est aussi le symbole de l´homme tandis que le triangle pointant au bas est celui de la femme.

Vinci se présente également comme l´androgyne alchimique, au même titre que sa Mona Lisa.

En dehors de toute cette vision initiatique reprise dans bien des Ordres, qui nous permet de valider le fait que l'être se présente bien à l'intérieur de la carte du ciel , face à nous, donc avec la gauche rattachée à l'AS et la droite rattachée au DS, nous avons aussi la même représentation dans l'ésotérisme asiatique comme je l'explique ci dessous :

Que ce soit en Inde ou en Chine, l'homme est représenté sous la même image de face dans le Cercle et selon certains principes bien connus dans les disciplines comme le Yoga, par exemple :

Dans la figure 3, et dans la figure 4 nous en avons la représentation :

la partie droite correspond à la polarité masculine parce qu'elle est reliée à l'hémisphère gauche du cerveau

la partie gauche correspond à la polarité féminine parce qu'elle est reliée à l'hemisphère droit du cerveau

La Lune sous la forme féminine de l'Énergie (Shakti) contrôle les influx du côté gauche. Le Soleil sous la forme mâle de Shambhu (Shiva) contrôle les influx du côté droit (Shiva Svarodaya verset 52)

Les hommes qui observent constamment la circulation des influx dans les artères lunaire (Ida) et solaire (Pingalâ) ont à portée de la main la connaissance du passé et de l'avenir. (Shiva Svarodaya verset 56)

Astrologie et Yoga ont commun une vision traditionnelle du monde basée sur l'analogie entre microcosme (l'humain) et macrocosme (l'univers). L'astrologue comme le yogi recherche la connaissance et la réalisation à travers sa science, son art et sa pratique. Mais en schématisant un peu on pourrait dire que le premier appréhende le Tout (Maha) pour se comprendre et se réaliser, alors que le second part de lui-même (ha ham) pour se relier et s'identifier au Tout. Nombreuses sont les références qui indiquent que yoga et astrologie ont été proches, voire se sont interpénétrés au cours des âges. Mais aujourd'hui il est difficile de trouver des maîtres qui relient ces deux grands courants. Dans la tradition tibétaine on peut citer le grand lama dzogchen Namkai Norbu Rinpoché. Parmi les occidentaux qui ont fait le lien entre astrologie et yoga se trouvent deux français : Serge Raynaud de la Ferrière et Constant Kerneïz.

Dans cette représentation yogi, l'IDA represente la narine gauche, le Nord et l'Est, le féminin et donc le Yin, la partie noire du Symbole du Tao, le Pingala, la narine droite , le Sud et l'Ouest , le masculin et donc le Yang, la partie blanche du symbole du Tao.

et dans les définitions données pour cette figure du Tao, nous avons celles ci :

.................................YANG...................................................................YIN..........................................

Ciel................................................................................... Terre

Ascendant, en haut .........................................................Descendant, en bas

En expansion, diffus....................................................... En contraction, dense

Évaporation.................................................................... Condensation

Pur.................................................................................... Impur

Chaleur............................................................................ Froid

Sécheresse.................................................................... Humidité

Feu.................................................................................. Eau

Mouvement..................................................................... Stabilité

Actif................................................................................. Passif

Jour................................................................................. Nuit

Soleil............................................................................... Lune

Est, soleil levant, matin .................................................Ouest, soleil couchant, soir

Sud................................................................................. Nord

Pleine Lune.................................................................... Lune noire

Croissance, affirmation.................................................Décroissance, déclin

Dynamisme.................................................................... Forme

Esprit............................................................................... Essences

Extérieur.......................................................................... Intérieur

Tourné vers l'extérieur et les échanges .......................Tourné vers l'intérieur et la conservation

Printemps et été ............................................................Automne et hiver

Stimulant, fécondant .....................................................Réceptif, nourricier

Fonctions sexuelles mâles ..........................................Fonctions sexuelles femelles

Je vous ai donné ici les principales définitions , car cela peut aider dans les réflexions que l'on peut se faire quant à la polarité des mondes et leur principe , soit organique, soit fonctionnels, mais ce qui nous interesse en premier lieu, c'est la cadre dans lequel s'inscrit la figure humaine dans le Cercle avec le YANG (blanc) relié à l'AS et le YIN (noir) relié au DS.

Vous avez sans doute remarqué cependant les deux points à l'intérieur des formes, un noir dans la partie blanche et inversement. Ils sont là pour nous rappeler que dans l'univers comme dans la vie, rien n'est jamais absolu (soit tout noir, soit tout blanc).

En effet, dans chacune des forces opposées se trouve une petite partie de l'autre. En tout Yin il y a du Yang et en tout Yang se trouve du Yin.

Cela est vrai pour tout dans l'univers .

Module 140

Michel d'Aoste