Module 148, sur la symbolique de l'AU : Les Aspects

Ici , on continue de parler un peu du symbolisme de l'AU, et son origine probable dans le cadre de la cosmologie qui sert de base à l'AU..

Venons en à la question des aspects, que l'on peut étudier sous son angle originel de la cosmologie et de l'Hermétisme.

Cela peut permettre de mieux comprendre le jeu des inter-relations des mondes et de résoudre
certaines questions d'interprétation.

D'abord, il faut distinguer les aspects au natal de ceux en transit qui n'ont pas vraiment la même fonction vu qu'au natal, on cristallise en quelque sorte un moment de notre cosmos solaire dans une sorte de matrice initiale pour cette existence-ci et que l'on appelle notre Continuum de Conscience.

Mais qu'est ce donc que ce Continuum ? on peut le définir ainsi en égard aux enseignements de
l'Hermétisme, dont je vous liste un extrait ici :

"Nous vous avons déjà exposé la Doctrine hermétique concernant la Nature Mentale de l'Univers et nous vous avons expliqué que "l'Univers est Mental et est contenu dans l'Esprit du Tout." Comme le dit Thot dans le passage que nous avons donné précédemment : " tout est dans le Tout". N'oubliez pas non plus cette autre affirmation : " Il est également vrai que Le Tout est dans tout". (petit distingo sur le Tout majuscule et le tout minuscule...)

Ces deux préceptes, en apparence contradictoires, peuvent se concilier sous la Loi du Paradoxe. Ils constituent, d'ailleurs, un jugement hermétique exact des rapports qui existent entre Le Tout et son Univers Mental.

Examinons maintenant l'autre aspect du sujet :

La Doctrine hermétique enseigne que Le Tout est inhérent à l'Univers, qu'il demeure dedans, et que chacune de ses parties, chacune de ses unités ou de ses combinaisons est située à l'intérieur de l'Univers. Les Professeurs expliquent fréquemment ce jugement en faisant intervenir le Principe de Correspondance.

Le Maître enseigne à l'adepte à se former une Image Mentale de quoi que ce soit, d'une personne, d'une idée, d'une chose pouvant avoir une forme mentale ;

l'exemple favori est celui de l'auteur ou du tragédien qui se forme une idée des caractères qu'il veut représenter, ou bien du peintre ou du sculpteur qui se forme une image mentale de l'idéal qu'il veut exprimer à l'aide de son art.

Dans tous les cas, on se rendra compte que lorsque l'image est formée, seule dans son esprit, l'auteur, le tragédien, le peintre ou le sculpteur lui-même est inhérent, est contenu tout entier dans l'image mentale elle-même.

En d'autres termes, toute la vertu, la vie et l'esprit de la réalité contenue dans l'image mentale dérive de "l'esprit immanent" du penseur.

Pour prendre un exemple moderne, disons qu'Othello, Iage, Hamlet, Richard III, existaient réellement dans l'esprit de Shakespeare au moment de leur conception et de leur création. De plus, Shakespeare lui-même existait au sein de chacun de ces caractères, leur donnant sa vitalité, son esprit et son action.

De qui est "l'esprit" des personnages que nous connaissons sous le nom de Micawber, Oliver Twist, Uriah Heep (Personnages des romans de Dickens) ?

Est-ce celui de Dickens, ou chaque personnage que nous venons de citer a-t-il son esprit personnel, indépendant de son créateur? La Vénus de Médicis, la Madone Sixtine, l'Apollon du Belvédère, ont-ils des esprits propres et une réalité particulière ou représentent-ils le pouvoir spirituel et mental de leurs créateurs ? La Loi du Paradoxe explique que ces deux choses sont à la fois possibles, si on les considère de deux points de vue convenables.

Micawber est à la fois Micawber et Dickens. Et cependant, bien qu'on puisse dire que Micawber est Dickens, on ne peut dire que Dickens et Micawber soient identiques. L'Homme, comme Micawber, peut s'écrier : "L'Esprit de mon Créateur est inhérent en moi ; et cependant Je ne suis pas Lui !". Combien cela est différent des demi-vérités choquantes répandues avec fracas parquelques demi-sages, qui remplissent l'air de leurs cris rauques : "Je suis Dieu ! " Imaginez vous Micawber ou le sournois Uriah Heep, s'écriant : "Je suis Dickens" ; on quelque lourdaud des ouvrages de Shakespeare s'écriant : "Je suis Shakespeare !"

Ainsi, si tout est dans le ver de terre, cependant le ver de terre n'est pas Le Tout. Malgré tout, cette chose curieuse n'en existe pas moins : bien que le ver de terre n'existe que comme une chose inférieure, créée et existant à l'intérieur de l'Esprit du Tout, cependant Le Tout est immanent dans le ver de terre et dans les moindres particules qui servirent à constituer le ver de terre.

Peut-il exister un plus grand mystère que celui du " tout dans Le Tout ; et Le Tout dans tout ?"

(ici, on nous parle du distingo entre la nature informative de l'esprit et de la matière, et plus exactement de la "psychomatière" donc de la nature sprituelle de la "Conscience".)

On comprendra, naturellement, que les quelques exemples que nous venons de donner sont nécessairement imparfaits et insuffisants, car ils représentent la création d'images mentales dans des esprits finis, tandis que l'Univers est concomittant à l'Esprit Infini ; la différence qui existe entre les deux pôles les sépare. C'est d'ailleurs une simple question de degré; c'est toujours le même Principe qui opère ; le Principe de Correspondance se manifeste d'un côté et de l'autre. "Ce qui est en Haut est comme ce qui est en Bas ; ce qui est en Bas est comme ce qui est en Haut."

Plus l'Homme comprendra l'existence de l'Esprit Intime immanent à l'intérieur de son être, ( le continuum de Conscience) plus haut et plus rapidement il s'élèvera dans l'échelle spirituelle de la vie.

C'est cela que signifie le développement spirituel, la reconnaissance, la réalisation et la manifestation de l'Esprit à l'intérieur de nous-même.

Efforcez-vous de vous rappeler cette dernière définition, celle du développement spirituel. Elle contient la Vérité de la Vraie Religion."

Si l'on revient à une vision plus pragmatique en termes de notre époque, et à l"AU, cela signifie que c' est l'Esprit , notre partie duale, situé probablement dans une autre dimension de notre Univers,et qui en fait partie, voir à l'intérieur de nous dans une autre dimension de notre être "complet", qui doit être reconnu et compris, qui est inclus dans une Loi de correspondance avec le Cosmos, et c'est ce qui explique la nature et l'influence des transits. Mais ces transits ou rythmes, s'appliquent sur une individualité propre, qui est notre matrice initiale figée à la naissance de notre
manifestation en ce monde "existenciel" matériel, notre natal.

Dans cette matrice natale, on fige un rythme évolutif d'un contenu d'informations qui lui, transcende notre manifestation actuelle, et c'est pourquoi en AU ésotérique, on en appelle ces éléments des "accumulateurs".. Ces accumulateurs stockent des informations depuis la nuit des temps, et continueront à le faire après chaque forme d'expérimentation d'existence. C'est là le courant évolutif de l'Esprit vers un but qu'il nous est assez difficile de connaître véritablement, mais qui , compte tenu de l'observation du passé ou des recherches ésotériques, nous amènerait à un autre plan d'existence plus subtil et plus ordonné et organisé. Nous pouvons ici chercher une équivalence entre les divers règnes connus : Minéral, végétal, animal, humain , extra-terrestre et sans doute derrière le supra-humain et encore peut être d'autres niveaux, personne ne pouvant imaginer ceux ci, la seule constante étant justement la prérogative de plus en plus affirmée de l'Esprit sur la matière et la complexification du "langage" et du nombre de symboles manipulés pour celui-ci.

Notre matrice natal est donc l'état des lieux de l'Esprit (notre continuum) au moment de notre naissance et nous allons devoir faire avec ses structures tout au long de notre existence.

Structures que nous définissons et "reconnaissons" avec notre langage symbolique de l'AU au travers des mondes, des positionnements et des inter-relations entre eux : les aspects du natal.

Parlons de ceux ci :

on a donc des mondes symboliques ( les planètes ) qui symbolisent des principes relatifs à des fonctions Conscience auxquelles on attribue par "affinité" au principe, des informations d'analogie pour divers domaines de l'existence, comportement, événement, physiologique.. On fait donc une
association d'idées et de symboles en rapport de ce principe.

En même temps, on sait que l'on observe un accumulateur d'informations qui traverse le temps et que l'on vient de figer lors de la naissance matérielle. Donc, dans cet accumulateur, on a l'état des lieux relatif au principe et aux informations associées, dont on va se servir tout au long de l'existence lorsqu'ils seront en synchronicité d'une situation rencontrée qui devra les solliciter.

Cet accumulateur constitue donc une sorte de ressource dans laquelle on va venir puiser, et son positionnement dans la matrice va nous dire où cette ressource peut être principalement utilisé e (dans l'Est, le Soi) ou réceptionnée ou subie (dans l'Ouest) et pour la vie "sociale" ( Sud ) ou privée (Nord)

A cela vient s'ajouter le poids spécifique de la ressource dans la matrice ( directeur ou non). ensuite, il convient d'observer les relations entre les mondes, les aspects, ce qui a pour objet de créer un (ou plusieurs) liens entre ces mondes, autrement dit il y a une caractérisation des principes reliés.

Comme ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et inversement, ces aspects subissent les
mêmes règles que celles présentes dans notre cosmos solaire, et il faut s'en souvenir car cela
permet de juger la puissance de l'aspect dans un thème.

Ainsi, premier point, plus l'orbe est restreinte, plus l'aspect sera actif, et second point, plus la distance est courte, plus l'aspect sera encore plus actif.

Donc passons en revue les configurations :

La conjonction : Deux principes s'interpénètrent. Ils peuvent, selon leur nature, se compléter ou être antinomiques. Rien d'illogique dans tout ça. cela peut donner une complémentarité positive ou une contradiction à résoudre ou à surveiller. Par le fait même que leur distance est moindre, leur "mélange" représente un poids plus important dans le thème, c'est pourquoi dans l'AU, on les a appelé des "crêtes"..

Le sextil (60°) : Théoriquement d'après les lois cosmologiques et celles de l'Hermétisme, ce devrait être un aspect plutôt puissant puisque la distance est courte et il est vrai qu'en astrologie classique ou même dans les notes initiales de l'AU, on ne le considère pas assez, en tout cas moindre que le trigone ou un carré. Cependant la pratique et l'expérience montre qu'il n 'en est rien. Le Sextil joue souvent un rôle important et notamment lorsque les mondes concernés sont situés dans la même déclinaison Nord ou Sud. Dans votre méthodologie AU, c'est peut être à considérer de plus près. (Cela expliquerait que parfois nous passons à côté de certains événements ou d'un comportements)

Le carré (90°) aspect de tension mais là encore on devrait sans doute tenir compte de la déclinaison.. Quoi qu'il en soit, un aspect de tension semble plus prépondérant dans un thème car une tension "vibre" plus, en quelque sorte, qu'une fluidité et évidemment, lorsqu'il est sollicité, on s'en aperçoit davantage.

C'est ce qui fait dire à certains qu'il semble que dans leur thème, seuls les carrés se manifestent...mais il faut dire qu'il contient un gène événementiel à dominante d'effort ou de lutte, voire d'échec, de perturbation, alors c'est compréhensible..

Le Trigone (120°) aspect de fluidité et d'harmonie entre les mondes au sens où l'on arrive à les conjuguer pour agir ou réagir...ou contenant un gène événementiel d'ordre positif. Et comme chacun sait, les bonnes choses, on les remarque moins puisque justement c'est fluide..

L'opposition ( 180°) est une aspect assez particulier puisqu'il s'agit de la plus grande distance possible entre les mondes et par conséquent, il y a moins d'intensité , mais toutefois, lorsqu'ils sont en zc, cela augmente bien entendu leur influence. Dans un natal, on peut le prendre comme un balancier ou un antagonisme pour lequel il faut choisir vers un pôle ou l'autre , mais là aussi, il faudrait faire intervenir la déclinaison pour avoir une vraie opposition..L'opposition contient un gène événementiel pour lequel il faudra faire un choix volontaire.

Pour les autres types d'aspects, on pourrait en déduire leur intensité en fonction de la distance mais en fait ils ne s'inscrivent pas dans une loi géométrique spatiale definissant les points remarquables d'équilibre dans un cercle, et ceci est sans doute la raison principale qui a fait que l'on a aussi relégué le sextil à une puissance secondaire, simplement parce que du point de vue mathématique, ils n'entrent pas dans un équilibre fermé à contenir dans un cercle, comme le carré ou les triangles.

Il est possible que cette loi géométrique spatiale ait un sens et une raison bien précise, mais personnellement je ne la connais pas, je la rapprocherai du fait que l'on peut former une figure finie avec certains aspects, dans le Cercle, en équivalence à un Tout qui serait dans Tout..

Maintenant il faut s'intéresser aux aspects en transit :

l'idée principale du transit, c'est l'écoulement du temps sur la matrice du natal. Si celle ci est figée, lors de la naissance, elle subit tout de même le mouvement du ballet planétairecosmique, par la Loi de Correspondance et vu sous l'angle symbolique, des rencontres entre principes. En quelque sorte, on déroule un programme de rencontres. Peut-être est ce là l'évolution de ce que l'on appelle la Destinée, ou peut-être est là l'application de la Loi de cause à effet ou encore la confrontation avec l'environnement cosmique..Si on part de l'idée que les mondes du natal sont des accumulateurs d'informations, alors les rencontres des transits sont là pour les alimenter..

Certaines se font au travers de cycles très rapides ou rapides, d'autres au travers de cycles lents ou très lents, voir uniques.

Entre la multiplicité des rencontres rapides et presque "coutumières" et celle rares, il apparaît évident que les rares prennent une importance majeure dans l'existence.

C'est pourquoi, lorsque l'on veut s'intéresser aux grandes variations de cap dans l'existence, il faut d'abord s'intéresser aux transits des rares... et logiquement comme l'explique l'AU, on associera proportionnellement l'influence d'un transit à sa qualité de rapide, de lent ou de super lent pour juger de son importance dans l'existence bien que parfois, un transit rapide peut être porteur d'une grande réorientation (exemple : un accident, l'obtention d'un examen, l'opportunité d'une première rencontre affective , etc.. )

Mais l'expérience montre que cela constitue souvent un maillon, dans un ensemble plus vaste encours d'élaboration défini par des transits lents, soit juste passés, présents ou à venir.

Voyons maintenant les impacts sur les mondes de la matrice par les transits. Encore une fois, on parle de l'impact de principes d'information portés par un monde en mouvement, le transit, sur le principe porté par le monde "statique" de la matrice.

Dans la conjonction, on a bien un mélange qui se produit, et on peut dire que c'est le principedu transit qui se déverse sur celui du monde de la matrice. Est ce que cela produit un changement d'état définitif du principe du monde transité ou provisoire le temps du transit ?

C'est une question où il est assez difficile de répondre car cela va dépendre à la fois du type de transit qui arrive, rapide, lent ou très lourd, et également de ce qui se passe après, où unautre transit peut venir à nouveau modifier le dernier état obtenu, ce qui rend ce dernier alorsprovisoire à nos yeux. Ce qui revient à dire que de toutes façons, il y aura pendant un moment un changement d'état du monde transité d'une durée à amplitude variable dans l'existence.

Les autres types d'aspects, puisqu'il ne s'agit pas de mélange, sont des influences entre deux principes, soit de fluidité donc facilitantes pour les sextils et trigones, soit de tension donc perturbantes, pour les carrés. ( Il faut bien avoir en tête ces termes "facilitant" et "perturbant", ce qui permet un meilleur jugement sur les impacts des transits et donc sur les déductions que l'on peut faire au plan comportemental, événementiel ou physiologique)

L'opposition est de nature particulière, puisqu'en transit, c'est un principe qui se présente face à un autre, et qui va signifier soit l'irruption ou la confrontation, dans lesquelles il va peut-être falloir faire un choix ou simplement le subir et l'absorber pour le monde transité du natal. Comme la distance est de 180°, la plus grande que l'on puisse trouver, l'effet est bien souvent sous-jacent ou amoindri., mais perturbant en bien ou en mal tout de même...

Enfin, là où se trouve le transit en mouvement dans le cercle se trouve le point d'origine ou le "terrain" d'origine de l'événement ou de l'acte qui va impacter le monde transité...Comme l'on parle de principe appliquant, il n'est pas forcément utile d'aller voir immédiatement le degréde positivité ou de nocivité du monde transitant dans le natal, mais en revanche, l'état du monde natal transité est important car s'il a des liens de tension ou de fluidité, il y aura une répercussion de la réception de son transit vers les mondes natifs en lien.

Module148

Michel d'Aoste